Analyse d'œuvres chorégraphiques
depuis 2008 - Licence ou Master
Ce cours d'analyse d'œuvres chorégraphiques propose l'exercice pratique d'une critique - sorte d'atelier d'écriture où sont interrogés les logiques de la perception et l'ordre du discours qui vient répondre à l'œuvre d'art. Il offre d'autre part une réflexion sur la critique en danse et développe l'étude des différents statuts du discours en danse et des méthodologies critiques employées.
En 2012 puis 2013, le cours de licence s'articule à la thématique "Mourir en scène".
En 2010-12, le cours de Master intitulé « Face à l'œuvre » s'oriente vers la question des a priori et s'associe :
1. à Laurent Pichaud et Remy Héritier pour un atelier de « Jeux chorégraphiques. Ou : comment lever les a priori ». Ces « jeux chorégraphiques » sont un dispositif de pratiques et de pensées qui invite à questionner les a priori (de nos regards et discours sur la danse). Débusquer les préjugés, identifier un style (de danse ou de discours), écrire ou danser à la manière de, cerner les contours d'une esthétique... Jouer, comme un prétexte à discourir autrement, à engager une réflexion collective, selon d'autres points de vue.
2. aux « Commentaires suivis » mis en place par Bojana Cvejic aux Laboratoires d'Aubervilliers.
En 2003-2004, a lieu un séminaire réunissant plusieurs enseignants du département autour de quelques œuvres phares (solos et pièces de groupe) où l'on faisait travailler conjointement regards empiriques et savoirs théoriques. L'analyse des œuvres chorégraphiques est un champ peu développé et théorisé ; c'est aussi un domaine où les méthodologies et cadres théoriques ne sauraient être réduits à une seule approche. Comment passer de textes théoriques importants, de modes de pensée des œuvres développés dans d'autres champs que la danse, aux questions spécifiques à l'analyse chorégraphique ?
Approches de la danse contemporaine en France
2002-2005 - Licence
Ce cours propose une approche historique de la danse contemporaine en France, des années 1950 à nos jours. Influences allemande et américaine, circulation des pratiques, débats esthétiques, évolution des institutions.
Dans un premier temps, il s'est articulé plus particulièrement autour de quelques œuvres (Dominique Bagouet, Odile Duboc, Mathilde Monnier, François Verret...), ouvrant une réflexion sur les notions d'écriture, théâtralité, musicalité.
Les années suivantes, c'est par le prisme de la danse américaine (de Merce Cunningham à la post-modern dance) que l'histoire de la danse contemporaine française est abordée. A partir de l'analyse des œuvres, mais également des discours de la critique et des artistes, le cours cherche à articuler les liens et résonances entre les courants américains et français. Alors qu'une partie de la danse des années 90 en France remet en jeu un certain nombre de questionnements de la génération dite postmoderne (Judson Church, Grand Union), il s'agit de confronter les courants de pensée et les pratiques corporelles et spectaculaires.
Chorégraphie contemporaine hors des théâtres en France
depuis 2022 - Master et L3
Ce cours propose d'ouvrir une enquête sur l'histoire de la chorégraphie hors des théâtres en France, en engageant à la fois une recherche documentaire et, pour la période plus récente, des entretiens auprès de ses protagonistes (chorégraphes, danseuses et danseurs, programmateur·rices, etc.). Il s'agira de saisir de quelle nature sont les œuvres et les pratiques hors des théâtres qu'on observe en France au fil des XXe et XXIe siècles et de comprendre les ressorts à la fois institutionnels, économiques et esthétiques qui ont conduit à leur permanence comme à leur transformation.
Ce cours se concentrera en priorité sur la danse moderne et contemporaine en extérieur (urbain ou de nature), dans des lieux bâtis dédiés à l'art (musée, galerie) ou pas (architectures diverses, jardins privés ou publics...) ou dans des établissements (de soin, d'accueil, d'enfermement, etc.). On sera néanmoins attentif·ves aussi aux autres danses qui se déploient hors des théâtres, de manière concomitantes (par exemple les danses dites urbaines, danses traditionnelles, chorégraphies pour le théâtre de rue, etc.).
Danses et natures : un projet d'anthologie critique
2022 - Master
Séminaire dirigé par Joanne Clavel, Sylviane Pagès et Julie Perrin (en collaboration avec le CNRS (LADYSS).
Avec Capucine Dufour, Axelle Locatelli, Zenaida Marin, Marion Sage, et d'autres invité·es.
Il est convenu de penser que les chorégraphes mais aussi nombre de pratiques sociales de la danse tissent des liens avec différentes entités naturelles. Mais sur quelles conceptions et sur quelles pratiques de natures reposent précisément ces danses ? Ce séminaire propose d'aborder la question à partir de l'analyse d'écrits de danseurs et danseuses. Car les textes sont autant d'espaces où se formalise, s'invente et se transmet (en son sein comme plus largement) une culture de la danse mais aussi une culture de la nature. Il s'agira donc de commenter une première sélection de textes réalisée par les organisatrices et collaboratrices du projet, selon les méthodes diverses propres à chacune d'elles (histoire de la danse, histoire des idées, géocritique, philosophies de la nature...). Par « natures », nous entendons inclure la question, par exemple, de l'animal, des vivants, de l'écologie, de la terre, du sauvage, des cellules, des virus, du paysage, du jardin, de l'agriculture, des fêtes rurales, des modes d'existence de la danse hors des grands centres urbains...
Cette anthologie critique à venir, dont nous partagerons l'élaboration, est donc une façon de délimiter la question afin de commencer d'aborder les différentes significations que le mot « nature » peut recouvrir sous la plume des artistes ou praticiens. Il s'agit non seulement de penser avec les artistes, mais encore de se doter de textes de référence commentés, en vue d'offrir un cadre conceptuel fécond pour penser plus avant une question vive de l'époque contemporaine.

Écrits de danseurs - poétique et méthodes
depuis 2008 - Master
Ce thème d'enseignement a pris plusieurs formes :
2008-2010 : Récits de soi en danse (avec Isabelle Launay) : Séminaire sur l'histoire, l'imaginaire et la construction des savoirs en danse à partir des autobiographies de danseurs du 19e et 20e siècles. À travers quelles étapes, modèles et contraintes un danseur raconte-t-il sa vie ? Comment dans l'autobiographie s'est engagé, construit, défini, contesté suivant les époques et les styles, un imaginaire du métier ?
2016 : Discours de danseurs - poétique et méthodes : Ce séminaire propose d'examiner le discours des artistes chorégraphiques, dans sa version écrite et publiée - livres d'artistes, interviews, blogs, théories, manifestes, correspondances, autobiographies... - et d'interroger les usages que nous faisons de ce discours dans la recherche en danse. Il s'agit de réfléchir aux statuts de ce discours, aux méthodes d'analyse qu'on est susceptible de lui appliquer et d'envisager la nature proprement artistique de certains de ces écrits afin d'ouvrir une poétique des écrits de danseurs.
Histoire de la danse nord-américaine 1950-1979
Depuis 2008 - Licence ou Master
Que devient la danse lorsqu'elle prend la mesure de l'œuvre de Marcel Duchamp ou lorsqu'elle se laisse traverser par les conceptions de l'art de John Cage ? Envisager l'histoire de la danse américaine des années 1950, les circulations entre les arts et ce que Merce Cunningham vient bouleverser de la « modern dance ». Poser la question du hasard - notion complexe en art et chez Cunningham, s'il en est - et de ses effets sur la notion d'auteur. Interroger les méthodes de composition que cela implique, ainsi que celles qu'explorent les danseurs américains des années 1960, inspirés par Cage, Robert Dunn ou Anna Halprin. Envisager, donc, la « post-modern dance » qui fraye avec l'avant-garde artistique new-yorkaise et développe de nouvelles pratiques du corps et conceptions de la création chorégraphique. La dénomination « postmoderne » renvoie à des esthétiques diverses que la terminologie peine à circonscrire.
Ce cours permet de redéployer les enjeux de cette période, en s'appuyant à chaque séance sur un document d'archives : film, description, critique, entretien, manifeste... Enfin, un horizon tend sans cesse cette perspective historique par cette question : dans quelle mesure cette période dont se réclament certains artistes européens contemporains influence-t-elle leurs travaux et leur pensée du chorégraphique ?
En 2019, le séminaire s'intitule : "Pratiques de composition aux État-Unis (1950-1980)" et s'articule avec un atelier conduit par Lisa Nelson (Tuning score)qui donne lieu à un colloque public accueilli au CND (financement ARTEC, IUF).

Le livre d'artiste chorégraphique [expériences de lecture]
depuis 2017 - Master
Nombre d'artistes chorégraphiques choisissent d'écrire des livres. Autrement dit, de consacrer un temps conséquent à l'écriture ainsi qu'à la conception d'un objet éditorial, plutôt qu'à la création scénique ou à d'autres pratiques. En tant que chercheurs et chercheuses en danse, comment abordons-nous ces productions éditoriales ? Quel statut leur donnons-nous dans nos recherches et quels modes d'analyse sommes-nous susceptibles de mettre en œuvre pour en comprendre les enjeux ? Il s'agira de commencer d'aborder la diversité de ces écrits, par exemple en regard de la catégorie « livre d'artiste » élaborée dans le champ des arts visuels (voir par ex., Anne Moeglin-Delcroix), qui leur confère un statut artistique. Mais pas exclusivement, car les livres d'artistes chorégraphiques ne sont peut-être pas réductibles aux débats portés au sein des autres champs de l'art. Il s'agira quoiqu'il en soit de commencer par regarder de près ce que ces livres nous proposent, leurs liens (ou pas) avec les pratiques dansées et enfin l'expérience de lecture qu'on peut engager avec eux.
La lecture est justement une pratique que nombre d'artistes chorégraphiques interrogent aujourd'hui que ce soit au sein des pratiques d'échauffements ou en vue de formats performés à destination d'un public. De ce fait, les artistes chorégraphiques participent à la construction d'une « communauté interprétative » (Stanley Fish) spécifique, en invitant à explorer des façons de lire, dont leurs livres sont susceptibles, réciproquement, d'être l'indice.
Questions d'histoire
2004-2005 - Master. Séminaire mené conjointement par Isabelle Launay et Julie Perrin.
A partir de la lecture de textes d'historiens et de philosophes, ce séminaire propose des réflexions méthodologiques et épistémologiques qu'engage tout discours historique. Ces questions d'histoire conduisent à envisager les conditions d'une histoire de la danse, à s'interroger sur la nature et le statut du document (iconographique, filmé, textuel, radiophonique...) ou à croiser une réflexion anthropologique (car le chercheur en danse est aussi témoin et observateur de terrain). Corpus : Corbin, Pastoureau, Elias, Foucault, Didi-Huberman, Barthes, Krauss, Crary, Laplantine...
Réfléchir à l'histoire de la danse, non plus comme discipline, mais comme processus. Il s'agit d'envisager la manière dont les œuvres chorégraphiques peuvent être les premiers interprétants des œuvres. En d'autres termes, interroger les usages du passé en danse contemporaine et les modalités de circulation des gestes anciens (reconstruction, restauration, remémoration, dissémination, citation, copie, survivances, etc.).
Recherches en danse avec la pratique / la création
Doctorat / chercheureuses associées
S'engager collectivement - doctorant-es, enseignant-es chercheureuses et chercheureuses associé-es - dans une réflexion méthodologique sur la place de la création et des pratiques chorégraphiques, dansées ou somatiques dans les processus de recherche académiques.
La réflexion s'organise autour de lectures de textes de références, à partir de sous-thématiques proposées par le groupe, et selon des formats inventés et expérimentés collectivement.
Par exemple, trois journées (2023-24) ont été consacrées au journal de bord et au carnet de recherche (matérialités, manières de faire, rapport aux terrains, modalités de publications...). Deux journées (2025) étudient la conférence performée ou conférence dansée.
Un sous-groupe de travail examine depuis octobre 2024 la façon dont la recherche en création s'est développée pour les études en danse en France.

Spatialité en danse / Danses en situation / Chorégraphie située
Depuis 2004 - Master
Ce séminaire a connu différentes périodes. Il a toujours été conçu en lien étroit à des ateliers in situ proposés par des chorégraphes, parmi lesquels : Gustavo Ciriaco, Anne Collod, Maria Donata D'Urso, Christophe Haleb, Gabriel Hernandez, Prue Lang, Anne Le Batard, Xavier Le Roy, Caroline Picard, Laurent Pichaud, Mathias Poisson, Edmond Russo.

Il a été créé en 2004 en partenariat avec l'École nationale supérieure d'architecture Paris Malaquais et l'enseignant Philippe GUÉRIN, et en collaboration avec les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis, sous l'intitulé "Le corps à l'édifice".
Différents enseignants de l'ENSAPM y ont été associés : Philippe Guérin, Xavier Fabre, Aymone Nicolas. Ainsi que des conférenciers du Bureau du patrimoine architectural de Seine-Saint-Denis.
Cet enseignement dispensé par plusieurs enseignants de disciplines variées ouvrait une réflexion sur les liens entre danse et architecture, corps et espace. Il a donné lieu à un ensemble d'ateliers pratiques (danse, dessin et scénographie) et de conférences théoriques, lorsqu'il rassemblait des étudiants du département Danse et de l'école d'architecture de Paris Malaquais.
À partir de 2007, le séminaire s'est poursuivi sous l'intitulé "Spatialité en danse", sans l'ENSAPM (les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis restent partenaires jusqu'en 2011). Il propose une approche de la danse à partir de la question de la spatialité. Les œuvres, les techniques corporelles, les écrits des danseurs ou les notations chorégraphiques témoignent d'une conception et d'un usage de l'espace à chaque fois spécifiques. À partir d'exemples historiques (Duncan, Laban, Schlemmer, Cunningham, Forti...) ou d'œuvres contemporaines (Ciriaco, Pichaud, Haleb...), à partir de textes critiques (De Certeau, Foucault, Buren, Cauquelin, Berque, Bablet...), est envisagée la façon dont le corps en mouvement aborde le lieu théâtral ou le rapport à l'in situ.
Comment la chorégraphie (son rapport au temps, à la composition) peut-elle déplacer l'usage des spatialités et inventer d'autres modalités perceptives des espaces ? Qu'est-ce que l'histoire de la scénographie en danse nous apprend de l'inscription de la figure dansante sur une scène ?
Le cours est sous-tendu par un certain nombre de textes sur la spatialité et l'art issus du champ de la philosophie, de la géographie, de l'anthropologie de la nature, du paysage, de l'histoire de l'art...
Les ateliers ont été menés en divers sites de Seine-Saint-Denis : Hôpital de Ville-Evrard, Cité-Jardin de Stains, Bourse du travail à Bobigny, crèche, quartier espagnol de la Plaine... autant de lieux qui n'appellent pas la danse, mais où le geste s'est questionné face à la réalité sociale, géographique et historique... autrement dit contextuelle.

En 2013, ce séminaire se poursuit en partenariat avec le théâtre de la Cité internationale et le chorégraphe Xavier Le Roy.

En 2014, le séminaire s'intitule "Danse en situation".
Qu'est-ce qu'habiter en danseur ? Le séminaire introduit la question de la spatialité à travers l'histoire de la danse et selon différents aspects : l'histoire de l'architecture théâtrale, l'histoire de la scénographie en danse, diverses conceptions de la spatialité portées par des chorégraphes (Duncan, Laban, Schlemmer, Cunningham ou Halprin...), pour enfin aborder la question spécifique de la danse hors-scène aujourd'hui (Ciriaco, Contour, Devigon, Lefkowitz, Pichaud, Poisson...). Il s'agit donc de penser la danse en situation : comment le geste dansé et la chorégraphie déplacent-ils l'usage des lieux (théâtres ou sites divers) et fabriquent des situations (esthétiques, sociales, poétiques, paysagères...) ? Comment ces situations exigent-elles bien souvent de redéfinir les notions d'œuvre, de virtuosité, de spectateur ?
Le chorégraphe Gustavo Ciriaco conduit un atelier au studio de danse de Paris 8 et au musée d'art moderne de la ville de Paris.

En 2015, le séminaire s'intitule "Danse et paysage : spatialité et relation" et la chorégraphe Myriam Lefkowitz propose un atelier qui se déroule à l'université.

En 2016, le cours intitulé "Chorégraphie située" s'adresse aux Licence 3. Il est conçu avec Laurent Pichaud et s'organise autour de quatre espaces successifs : l'université, la rue, le musée (Palais de Tokyo) et le jardin (Parc des Buttes-Chaumont).