CHARGÉE DE RECHERCHE CNRS AU LADYSS
DOCTEURE EN ÉCOLOGIE

ASSOCIÉE AU GROUPE DE RECHERCHE "HISTOIRE DES IDÉES ET ÉPISTÉMOLOGIE DES PRATIQUES SOMATIQUES"


 
joanne.clavel@gmail.com
ART ÉCOLOGIQUE
ESTHÉTIQUE VERTE
MÉDIATION ARTISTIQUE
HISTOIRE DES IDÉES ET ÉPISTÉMOLOGIE DES PRATIQUES SOMATIQUES
Joanne Clavel

https://www.ladyss.com/membres/clavel-joanne/
Chargée de recherche au CNRS, LADYSS Univ. Paris Cité
Associée au département Musidanse de l'Université Paris 8.


Pendant près de 10 ans au sein du Muséum national d'Histoire naturelle, j'ai étudié l'impact des changements globaux d'origines anthropiques sur la biodiversité, démontrant ainsi dans les communautés d'oiseaux et de poissons des rivières le processus en cours d'Homogénéisation biotique des vivants. J'ai participé aux vifs débats de la biologie de la conservation - services écosystémiques, dé-extinction, fixisme, espèces introduites - conservation pressée par une marchandisation du vivant toujours plus importante au détriment des connaissances scientifiques, notamment sur l'évolution au long terme de la biodiversité.

Aujourd'hui mes recherches ancrées dans les humanités écologiques interrogent le « partage » entre natures et cultures à partir de sa dichotomie parallèle séparant corps et esprit. J'étudie pour cela les relations humains*natures dans des optiques esthétiques, sociales, biologiques et politiques. Comment s'articule penser · sentir · agir dans les entrelacs du vivant ? Comment les expériences de natures situées permettent à l'agentivité de la nature d'exprimer ses liens aux humains ? Comment la notion d'expérience permet d'étudier le débordement des grands dualismes occidentaux ? Quels sont les agencements multi-échelles qui permettent ces expériences ou ne les permettent pas ?

Ma recherche interroge les expériences incarnées des vivants dans la multiplicité de ces éprouvés. Cette sortie de l'oculocentrisme offre l'occasion de repenser les relations entre corporéité, spatialité, présence et milieux sans omettre les conditions et les cadrages de ces expériences qui sont toujours prises dans des agencements multiscalaires et multi situés. J'étudie notamment comment différentes conduites de l'attention mènent à l'élaboration de techniques du corps et comment ces techniques permettent d'écouter et comprendre autrement les milieux dans leur singularité. J'interroge également les liens entre expérience et engagement. Quelles seraient les modalités d'engagement de pratiques non destructrices des écosystèmes ? Comment les collectifs s'organisent pour habiter la terre autrement ? Quels « modèles économiques » et rapport au « travail » émergent de ces situations afin que les enjeux éthiques structurent les approches esthétiques ?

Ma recherche s'ancre dans une volonté de décloisonner d'un côté la « théorie » et de l'autre les « pratiques », en travaillant en dialogue avec des acteurs de terrain : cultivateurs, amateurs de natures, artistes, habitant·es... L'engagement de ma recherche dans un travail situé à partir des pratiques pose nécessairement des questions d'épistémologies et de méthodologies. C'est à cet endroit que la pratique de l'art s'immisce dans ma recherche par le développement de Recherches-Créations, d'ethnographies somatiques ou encore de rencontres Arts-Sciences.

Dernière mise à jour : janvier 2024