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OUVRAGES
Arc, a choreographed poem
St. Catharines, ON / Vienna, Austria: Small Walker Press / Salon für Kunstbuch, 2021
Co-auteur : Paul Savoie
Littéradanse. Quand la chorégraphie s'empare du texte littéraire.
L'Harmattan, coll. "univers de la danse", 2018 (232 pages)
Fanny de Chaillé, Daniel Dobbels, Antoine Dufeu et Jonah Bokaer
La présente étude propose de se glisser dans les détails de quatre chorégraphies pour s'intéresser aux frottements des mots et de la danse. Lorsque sur scène je perçois un texte lu en même temps que des corps en mouvement, une œuvre émerge, qui ne se réduit ni à la partition parlée ni à la partition dansée, mais qui se situe dans l'acte même de leur mise en présence. Cette œuvre, je l'appelle « littéradanse » : un mot-valise qui rend sensible la juxtaposition sans en effacer les sutures. Les lectures croisées du "Groupe" de Fanny de Chaillé, de la "Fille qui danse" et d' "Un son étrange" de Daniel Dobbels et de "Museum of nothing" de Jonah Bokaer et Antoine Dufeu me permettent de proposer plusieurs façons d'appréhender les inflexions réciproques de la littérature et de la danse, tout en conservant l'aspect ténu et mouvant du sens qui se construit dans le temps d'un spectacle CONTRIBUTION DANS DES OUVRAGES COLLECTIFS
Malédictions chrétiennes
in Michel Cartry, Jean-Louis Durand, Renée Koch Piettre (dir.), Architecturer l'invisible. Autels, ligatures, écritures, Turnhout, Brepols, 2009, p. 292-305
ARTICLES
Qu'on puisse me traverser
in En danseuse, projet d'Alain Michard, [en ligne], 2019
Qu'est-ce que l'art chorégraphique peut montrer du corps migrant ?
in Voix Plurielles, Vol. 15 No 2 (2018), Rubrique "Réflexions sur l'art du mouvement" (Dir. Sarah Anthony), pp. 33-48
Qu'est-ce que l'art chorégraphique peut montrer du corps migrant ? Une étude des chorégraphies Ethnoscape de Cécile Proust et Rester. Étranger de Barbara Manzetti
Résumé Lorsqu'une chorégraphie comme Ethnoscape de Cécile Proust, qui traite du sujet des migrations humaines, est présentée sur scène au public, elle se trouve prise dans un contexte de réception politique et éthique d'autant plus brûlant qu'il touche à une actualité immédiate et médiatisée. C'est cette rencontre que l'article proposé commence par interroger : comment rendre présents les corps des immigrés, à travers leurs témoignages, leurs voix, leurs images ? Leur présence différée ne marque-t-elle pas inéluctablement leur absence ? Comparant ce projet avec celui de Barbara Manzetti qui fait venir des réfugiés politiques dans le lieu de sa résidence artistique, je m'emploie à montrer que ces choix ne hiérarchisent en aucun cas la valeur des œuvres, mais sont fondamentaux quant à la façon dont chacune des chorégraphies tend à s'inscrire dans le discours contextuel sur la migration. Changeant d'échelle, je peux alors montrer que la démarche chorégraphique de Proust ne se limite pas à s'inscrire dans la polémique d'une époque, mais qu'elle est l'histoire de toute une vie où danse et migration sont intimement liées, et où il s'agit de chorégraphier le mouvement du voyage et de la rencontre. en ligne https://journals.library.brocku.ca/index.php/voixplurielles/article/view/2072 A.I.M.E., un laboratoire chorégraphique du sensible
in Culture et Recherche n°136, automne-hiver 2017, pp. 40-41
Article à trois mains, issu d'un entretien de Julie Nioche et Isabelle Ginot, mené et rédigé par Mélanie Mesager.
Consultable en ligne : http://fr.calameo.com/read/0053751144f0581485d52 Redire la danse : les savoirs du corps
Les cahiers Linguatek, No.1-2/2017 : "Corps et langage", pp. 9-20
Qu'est-ce que la danse fait au corps ? C'est la question que Sabine Macher, se faisant ethnographe de sa propre tribu, pose aux danseurs de la Ménagerie de verre à l'issue de leur cours. M'emparant des entretiens ainsi produits, j'en propose une analyse qui, partant du postulat que le corps ayant dansé se construit dans le présent du discours, montre que cette construction véhicule des savoirs du corps, à la fois au sens subjectif et objectif : des savoirs sur le corps et des savoirs par le corps. A la représentation anatomique du corps que S. Macher suggère dans ses questions, les danseurs répondent par celle d'un corps global, dont la forme peut varier selon la sensation qu'on en a, qui se dilate, s'ouvre au milieu qui l'entoure, et, tour à tour, se confond et s'éloigne du sujet parlant. Ces représentations témoignent de points de vue qui se manifestent dans la tension de l'énonciation, et contribuent à faire du corps un objet d'attention autant qu'un véhicule de l'attention vers le monde.
Mais ni le corps ni le monde ne sont véritablement constitués en objets dans les discours : le véritable objet dont parlent les danseurs, c'est la façon dont le corps est à la fois senti et sentant, la façon dont il se connecte pour s'ouvrir au monde. Cette façon d'énoncer la danse comme un acte perceptif de souci de soi prend place dans un ordre des discours de la danse contemporaine, valorisant, à travers les notions de « connexion », d' « ouverture », de « disponibilité » une « certaine danse » qui libère le corps et le mouvement, et où le bien et le juste ne sont pas des valeurs esthétiques mais sensorielles. article complet disponible en ligne : http://limbistraine.tuiasi.ro/images/8.%20Centrul%20de%20limbi%20moderne/RevueLesCahiersLinguatek.pdf THÈSE ET HABILITATION
L'entretien comme pratique chorégraphique. Étude des interactions verbales dans quatre œuvres quasi-ethnographiques
Doctorat, université Paris 8, sous la direction d'Isabelle Ginot, 2021
Direladanse de Sabine Macher, Ethnoscape de Cécile Proust, Autour de la table de Loïc Touzé et Anne Kerzerho, Les Situations construites de Tino Sehgal.
Cette étude a pour objet quatre œuvres artistiques composées par des chorégraphes qui revêtent la forme d'enquêtes quasi-ethnographiques et engagent des interactions verbales entre différents participants, sur le mode de l'entretien. Mon propos est avant tout de montrer que ces enquêtes sont des chorégraphies et les entretiens une de leur matière. À ce titre, la partition des interactions verbales, comme écriture de dynamiques sous-jacentes aux situations d'interlocution, participe de l'esthétique singulière de chaque œuvre. Selon un modèle emprunté à la sémiotique des interactions, mon étude s'emploie à représenter les partitions qui régissent les prises de parole dans chaque œuvre, et définissent ainsi le rôle des participants et la nature du risque qu'ils prennent à se parler. Les discours qui se construisent de cette façon dans chaque situation produisent du sens référentiel : les entretiens parlent du corps dansant, de la migration comme voyage, du geste au travail, d'anecdotes personnelles. Ce sens, qui tend vers un en dehors de l'œuvre, participe également de son esthétique, mais ne se comprend que dans le contexte de l'énonciation : il dépend à la fois des partitions d'interaction et du contexte chorégraphique dans lequel s'accomplissent les actes de langage. Ainsi défini, le sens référentiel construit différentes relations des œuvres à la réalité, qui peuvent aller de la représentation factuelle à une construction efficace de la réalité référentielle dans le temps de l'énonciation. Dans ce sens, mon étude s'attache, en dernière analyse, aux différentes façons qu'ont ces chorégraphies quasi-ethnographiques et les entretiens qui les composent d'habiter le monde et, ce faisant, de le transformer. |